Foire aux livres de Belfort et dictée de la Foire - Octobre 2015

Venez me rencontrer à la foire aux livres de Belfort, les samedi 24 et dimanche 25 octobre 2015 ! J'y présenterai mon deuxième recueil de dictées : « Allez, une dictée... et que ça faute ! » (les enregistrements des textes peuvent être consultés en ligne).
http://www.orthodidacte.com/livre/allezunedicteeetquecafaute

Et le samedi 31 octobre, toujours dans le cadre de la foire aux livres, j'organiserai une dictée pour tout public dans le grand amphithéâtre de l'Atria.

Plus d'informations prochainement sur : http://www.livres-90.fr

C'est une excellente nouvelle ! Je vais faire suivre l'information. Et j'espère pouvoir venir faire la dictée.

Le thème de la dictée sera "le loup", thème du mois du livre !
Gare à vous  !

Le célèbre conteur Hervé Thiry-Duval viendra lire le texte de la dictée, dont le thème est le loup, dans le grand amphithéâtre du centre des congrès de l'Atria !
Le ton est donné...

Voici le texte de la dictée :

D’après les Fables de La Fontaine

Le Loup et le Chien

Un loup, maigre comme un chien pouilleux, et qui n’avait plus goûté au gigot d’agneau depuis des lustres, portait un pelage dégarni sur des os saillants. À l’approche d’une patte-d’oie – rien que le nom le faisait saliver –, il rencontra un chien replet, qui terminait sa balade digestive. Ce n’était pas le genre caniche ou teckel, court sur pattes et propret comme au sortir d’un salon de toilettage ; le loup n’en eût alors fait qu’une bouchée. Non, celui-là paraissait aussi costaud qu’un taureau camarguais, dressé aux rixes tel un doberman. Se jeter sur lui et risquer de prendre une raclée ? Il ne se sentait pas d’attaque pour une échauffourée.                                                                                    
[Fin de la dictée pour les juniors]

Ainsi, quoiqu’il ait la dent, le loup décide de ne pas montrer les crocs : pas question de recevoir la pâtée du mâtin – même si, à l’évocation de ce mot-là aussi, son intestin, en l’occurrence déjà grêle, se rebelle en faisant entendre son ire par des borborygmes malsonnants. Il prend donc langue avec le mastiff et improvise un panégyrique sur son embonpoint, que d’aucuns, prétend-il, envieraient. C’est que la bête des bois sait se transformer en thuriféraire avisé. Son cousin le goupil ne lui a-t-il pas conté un jour cette leçon qu’il avait donnée aux dépens d’un corbeau ? Perchée sur son yeuse à freux, cette tête de linotte aux ailes noir de jais s’était vu soustraire du bec son camembert…
[Fin de la dictée pour les seniors amateurs]

Le chien policé lui répondit alors : « Cessez de jouer les meurt-de-faim ; il faut que vous fuyiez le gaulis, que vous oubliiez la futaie. Vos pairs des chênaies et des boulaies ne souffrent-ils pas de disette comme vous ? Emboîtez-moi le pas, et votre sort s’exhaussera : il suffira de faire preuve d’obligeance envers votre maître de céans et de chasser mendigots et chemineaux. Des quasi-riens et, en retour, plus un jeûne, plus un jour sans issues, mais force câlineries et cajoleries ! »
À ces mots, le loup se prend d’une émotion lacrymale ; il est près de suivre son nouveau compère lorsqu’il discerne des squames jaunies sur le col du chien. « Ne sont-ce point là des sphacèles dus à un collier ? Ainsi vivez-vous dans la sujétion !
– Parfois, mais peu me chaut.
– Palsambleu, cela me glace au contraire. Gardez donc votre pluie d’abats quotidienne. À Dieu vat ! »
Tournant le mufle, l’animal efflanqué décanille en marmottant : « Moi, un loup, devenir serf ? »

© 2015 Philippe Dessouliers        Twitter : @dessouliers