Le texte de la dictée du Roi-Soleil, samedi 26 septembre 2015 à la médiathèque de Belfort
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Le texte de la dictée du Roi-Soleil, samedi 26 septembre 2015 à la médiathèque de Belfort
Dictée du Roi-Soleil – Médiathèque Léon-Deubel – 26 sept. 2015
France, ois !
Alors que les nostalgiques de l’Ancien Régime célèbrent ce mois-ci le tricentenaire de la mort du plus flamboyant des rois de France, des maçons, lors de la rénovation de la partie sud du mur de l’Assemblée nationale, découvrent, celée dans une anfractuosité à la jointure de deux moellons à demi branlants, une feuille de papier hollande qui fut manifestement un long temps pliée. La missive que cachette un sceau aux armes régaliennes fut ouverte le 3 septembre dernier, jour de la Sainte- Reine, devant un aréopage composé d’éminents spécialistes en graphologie. Tous en restèrent cois quand ils constatèrent qu’elle portait l’autographe de Louis XIV. Une lettre du plus fameux des Bourbons apparue au palais Bourbon (Palais-Bourbon), canular ou pied de nez du destin ?
En voici l’exorde restitué mot à mot : « Nous, roi de France et de Navarre, augurons qu’il plaît au Très-Haut de nous rappeler promptement à Lui, quand bien même ces marauds de médicastres nous feraient accroire en une issue heureuse malgré les humeurs sanieuses qui s’écoulent de notre membre crural. Fallait-il que chacun de ces Diafoirus reconnût son impéritie pour qu’on nous livrât en dernier ressort à un soi-disant thaumaturge sorti du diable vauvert ! Mais nous-même, l’oint du Seigneur, le connaissons bien, notre fatum. Aussi, avant que ne survienne la male heure, désirons-nous accomplir le vœu, comme nous nous l’étions juré, de confesser ici-bas notre péché capital pour nous en voir absous.
Sans une once d’ire avons-nous ordonné d’exhéréder notre premier-né François, de le condamner à croupir dans un cul-de-basse-fosse de la ville forte de Pignerol et de l’astreindre à porter un masque de fer jusqu’à son trépas. Il en allait de la sécurité du royaume ! Comment un blanc-bec, même son hoir, pourrait-il gouverner l’État quand il s’avise de porter sa lavallière de guingois, sans souci de l’étiquette ? lorsque icelui ose monter bardots (bardeaux) isabelle ou genets pie, coiffé d’un morion au mézail clos, convaincu qu’onc (onques, oncques) on ne le reconnaîtrait, pour rejoindre la couche de sa jouvencelle ? quand, répudiée, l’ex-favorite écrit pamphlets et libelles laids, propices à un esprit de fronde ? Il eût mieux valu que le faquin naquît manant et exerçât le métier de tulliste...
Nenni, il messeyait que tel legs échût à la couronne. »
Ainsi donc nous serait révélée la part d’ombre du Roi-Soleil...
© Philippe Dessouliers – 2015 Texte intronisé par Daniel Malot et Paul Levart
Les ouvrages de référence sont : pour l’orthographe et la prononciation, le Petit Larousse illustré 2016 et le Petit Robert 2016 ; pour la grammaire, le Dictionnaire des difficultés de la langue française par Adolphe V. Thomas (Larousse) ; pour l’orthotypographie, La majuscule, c’est capital par J.-P. Colignon (Albin Michel)
France, ois !
Alors que les nostalgiques de l’Ancien Régime célèbrent ce mois-ci le tricentenaire de la mort du plus flamboyant des rois de France, des maçons, lors de la rénovation de la partie sud du mur de l’Assemblée nationale, découvrent, celée dans une anfractuosité à la jointure de deux moellons à demi branlants, une feuille de papier hollande qui fut manifestement un long temps pliée. La missive que cachette un sceau aux armes régaliennes fut ouverte le 3 septembre dernier, jour de la Sainte- Reine, devant un aréopage composé d’éminents spécialistes en graphologie. Tous en restèrent cois quand ils constatèrent qu’elle portait l’autographe de Louis XIV. Une lettre du plus fameux des Bourbons apparue au palais Bourbon (Palais-Bourbon), canular ou pied de nez du destin ?
En voici l’exorde restitué mot à mot : « Nous, roi de France et de Navarre, augurons qu’il plaît au Très-Haut de nous rappeler promptement à Lui, quand bien même ces marauds de médicastres nous feraient accroire en une issue heureuse malgré les humeurs sanieuses qui s’écoulent de notre membre crural. Fallait-il que chacun de ces Diafoirus reconnût son impéritie pour qu’on nous livrât en dernier ressort à un soi-disant thaumaturge sorti du diable vauvert ! Mais nous-même, l’oint du Seigneur, le connaissons bien, notre fatum. Aussi, avant que ne survienne la male heure, désirons-nous accomplir le vœu, comme nous nous l’étions juré, de confesser ici-bas notre péché capital pour nous en voir absous.
Sans une once d’ire avons-nous ordonné d’exhéréder notre premier-né François, de le condamner à croupir dans un cul-de-basse-fosse de la ville forte de Pignerol et de l’astreindre à porter un masque de fer jusqu’à son trépas. Il en allait de la sécurité du royaume ! Comment un blanc-bec, même son hoir, pourrait-il gouverner l’État quand il s’avise de porter sa lavallière de guingois, sans souci de l’étiquette ? lorsque icelui ose monter bardots (bardeaux) isabelle ou genets pie, coiffé d’un morion au mézail clos, convaincu qu’onc (onques, oncques) on ne le reconnaîtrait, pour rejoindre la couche de sa jouvencelle ? quand, répudiée, l’ex-favorite écrit pamphlets et libelles laids, propices à un esprit de fronde ? Il eût mieux valu que le faquin naquît manant et exerçât le métier de tulliste...
Nenni, il messeyait que tel legs échût à la couronne. »
Ainsi donc nous serait révélée la part d’ombre du Roi-Soleil...
© Philippe Dessouliers – 2015 Texte intronisé par Daniel Malot et Paul Levart
Les ouvrages de référence sont : pour l’orthographe et la prononciation, le Petit Larousse illustré 2016 et le Petit Robert 2016 ; pour la grammaire, le Dictionnaire des difficultés de la langue française par Adolphe V. Thomas (Larousse) ; pour l’orthotypographie, La majuscule, c’est capital par J.-P. Colignon (Albin Michel)
Dernière édition par Perceval le Jeu 29 Oct 2015 - 11:18, édité 1 fois
Perceval-
Nombre de messages : 124
Statut : Grand maître des dictées
Date d'inscription : 15/06/2008
Re: Le texte de la dictée du Roi-Soleil, samedi 26 septembre 2015 à la médiathèque de Belfort
Bonjour Perceval,
J'ai deux questions quant au texte de cette dictée.
1) En fin de dictée, apparaît la forme verbale "messayait ", issue du verbe messeoir à l'imparfait de l'indicatif. J'ai déjà rencontré cette forme avant de rédiger votre dictée et je me suis souvenu qu'elle s'écrivait "messeyait" avec un e avant le y. J'ai vérifié dans certains ouvrages (le Bescherelle de conjugaison notamment) et je ne trouve nulle part la forme messayait avec un a. S'agit-il d'une variante graphique acceptée pour ce verbe ?
2) Le cul-de-basse-fosse comporte effectivement trois traits d'union. Par curiosité, connaissez-vous d'autres mots composés de la langue française qui partagent cette caractéristique ?
J'ai deux questions quant au texte de cette dictée.
1) En fin de dictée, apparaît la forme verbale "messayait ", issue du verbe messeoir à l'imparfait de l'indicatif. J'ai déjà rencontré cette forme avant de rédiger votre dictée et je me suis souvenu qu'elle s'écrivait "messeyait" avec un e avant le y. J'ai vérifié dans certains ouvrages (le Bescherelle de conjugaison notamment) et je ne trouve nulle part la forme messayait avec un a. S'agit-il d'une variante graphique acceptée pour ce verbe ?
2) Le cul-de-basse-fosse comporte effectivement trois traits d'union. Par curiosité, connaissez-vous d'autres mots composés de la langue française qui partagent cette caractéristique ?
Maximus39-
Nombre de messages : 6
Age : 42
Date d'inscription : 28/10/2015
Re: Le texte de la dictée du Roi-Soleil, samedi 26 septembre 2015 à la médiathèque de Belfort
Bienvenue sur ce site, Maximus39 !
1) Vous avez tout à fait raison : la seule forme acceptée pour l'imparfait de l'indicatif de messeoir est messeyait.
J'ai corrigé cette erreur et je fais mon mea culpa tout en vous remerciant d'avoir décelé cette coquille.
2) Ce cul-de-basse-fosse est, à ma connaissance, le seul nom commun à traîner ses trois traits d'union comme un chapelet de saucisses. Cependant, en ajoutant un élément comme quasi, pseudo, demi, ex, on peut construire des noms avec trois traits d'union :
un quasi-tête-à-tête par exemple).
Par conséquent, pseudo-cul-de-basse-fosse comporte 4 traits d'union !
1) Vous avez tout à fait raison : la seule forme acceptée pour l'imparfait de l'indicatif de messeoir est messeyait.
J'ai corrigé cette erreur et je fais mon mea culpa tout en vous remerciant d'avoir décelé cette coquille.
2) Ce cul-de-basse-fosse est, à ma connaissance, le seul nom commun à traîner ses trois traits d'union comme un chapelet de saucisses. Cependant, en ajoutant un élément comme quasi, pseudo, demi, ex, on peut construire des noms avec trois traits d'union :
un quasi-tête-à-tête par exemple).
Par conséquent, pseudo-cul-de-basse-fosse comporte 4 traits d'union !
Perceval-
Nombre de messages : 124
Statut : Grand maître des dictées
Date d'inscription : 15/06/2008
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